Nicholas Boileau-Despreaux (1636 – 1711)
Commonly called Boileau, was a French poet and critic.
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Ce que l'on conçoit bien s'énonce clairement,
Et les mots pour le dire arrivent aisément.
Hâtez-vous lentement ; et, sans perdre courage,
Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.
Tenez, voil?, dit-elle, ? chacun une écaille.
Des sottises d'autrui nous vivons au palais :
Messieurs, l'huître était bonne. Adieu. Vivez en paix.
Un fat quelquefois ouvre un avis important.
La satire, en leçons, en nouveautés fertile,
Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile,
Et, d'un vers qu'elle épure aux rayons du bons sens,
Détromper les esprits des erreurs de leur temps.
Tout ce qu'on dit de trop est fade et rebutant.
Le temps fuit, et nous traine avec soi :
Le moment ou je parle est déj? loin de moi.
Il plait a tout le monde et ne saurait se plaire.
Le plus sage est celui qui ne pense point l'?tre.
Si vous ?tes sorti de ces héros fameux,
Montrez-nous cette ardeur qu'on vit briller en eux.
Tant de fiel entre-t-il dans l'âme des dévots ?
Un sot trouve toujours un plus sot qui l'admire.
Le plus fou souvent est le plus satisfait.
Je ne puis rien nommer si ce n'est par son nom ;
J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon.
La vérité n'a point cet air impétueux.
Le pénible fardeau de n'avoir rien ? faire.
Le vrai peut quelquefois n'?tre pas vraisemblable.
Souvent la peur d'un mal nous conduit dans un pire.
Pour soutenir tes droits, que le ciel autorise,
Abime tout plutôt ; c'est l'esprit de l'Église.
Let him now speak, or else hereafter for ever hold his peace.
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